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Mademoiselle Na.
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17 janvier 2020

Mlle Na et Lao Tseu... Ou comment on est déjà l'année prochaine.

2019.

Quelle année.

Pas d'enterrement. Des morts symboliques, par paquets.

La mort officiel de mon mariage. C'est étonnant à quel point on a réussi notre divorce avec R. Oui, il a encore changé de pseudo, changement d'état civil oblige. Changement d'état d'esprit aussi. Il y a quelques mois, ou semaines, je ne sais plus, le temps passe trop vite et toi tu parles comme une vieille, il m'a demandée en amie sur Facebook. J'ai ri, un rire un peu jaune, un peu mesquin qui disait "Ah ah tu veux être mon ami? Fallait y penser avant d'aller tremper ta ptite cuillère dans la chatte d'une pute de trouver un moyen moralement questionnable de sortir de notre relation qui ne te convenait plus." Pépito était à côté de moi, il m'a demandé pourquoi je riais, je lui ai dit "Bah mon ex a l'air de pas avoir bien compris le principe de la séparation, à savoir être séparés. Il me demande en amie sur FB."

Pépito a souri, un peu jaune lui aussi, il a fait une petite tête qui disait "Je voudrais que tu croies que je m'en fous parce que je te fais entièrement confiance mais en vrai si tu acceptes sa demande je vais en chier dans ma tête.", alors je l'ai rassuré "Nannn mais t'inquiète pas, voir la sale gueule de sa famille de gros beaufs attardés en photo le matin au réveil, ça me tente pas."

En vrai, j'ai un peu hésité. Parce que même si je ne veux plus spécialement le revoir, je suis contente de savoir qu'il va bien. Ouais, en vrai.

Je sais je suis trop conne résiliente. R. reste mon premier homme, mon premier amant nul, et accessoirement le seul homme à m'avoir jamais demandée en mariage. C'est inattendu mais l'idée me traverse l'esprit depuis quelques mois. Comment exliquer ça rationnellement. Je devrais être dégoutée du mariage, j'ai essayé ça marche pas.

Et pourtant je rêve d'une belle demande de princesse Disney avec des licornes volantes, des feux d'artifice et des paillettes, peut-être aussi parce que je n'en ai pas vraiment eu. Quelques semaines après mon mariage, je passais devant les boutiques de robes de mariée avec cette étrange idée en tête que j'en reporterai une un jour. Je m'étais dit à l'époque " c'était tellement bien que j'ai envie de recommencer." Ouais. Mon petit écureuil me soufflait peut-être déjà : " Game Over. Même joueur joue encore.".

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Ouais, j'épouserais bien Pépito.

Cela dit, la simple perspective de devoir faire un mariage à sa façon me stresse. Très grande famille bourgeoise, mariages ultra traditionnels... Et moi qui rêverais de quelque chose de très simple : une cérémonie toute simple au Capitole, puis louer un joli gîte dans l'arrière pays, et faire un gros barbecue participatif dans le jardin avec seulement les plus sympas proches.

Et surtout pas d'intervention de sa famille sur les invités, le repas, la déco.

Pas gagné. De toutes façons, Pépito n'est pas fan de mariage. Il trouve que ça ne sert à rien, que ça ne veut rien dire, que c'est pas comme un enfant, ça ça engage.

Bah ouais, justement, un mariage c'est se dire "oh ouiiii pour toute la vie", mais si ça te plaît pas, tu peux changer, je peux même t'indiquer les papiers à faire j'suis calée dans le domaine. C'est chouette, c'est no pressure.

Des envies de bébé nous ont traversé...

Flippant.

Comment moi, qui dis depuis 33 ans que je ne veux pas d'enfant, je peux me retrouver à crever d'envie d'une fécondation immédiate...

Avoir vécu la grossesse de ma pote Mel de très près, et avoir assisté au début de son accouchement n'y est pas pour rien. Les voir si complices, si tendres l'un envers l'autre avec le papa, dans une bulle qu'on pouvait presque voir dans l'air tellement elle était présente.

Je sais pas, ça a changé quelque chose.

J'ai envie d'être enceinte. Pas tout de suite, parce que avouons-le, naître dans une famille où papa ne trouve pas de taff, mais ne touche pas de chômage et maman travaille chez McDo pour payer ses études, c'est pas ce que je souhaite à un bébé.

Il y a eu une période de deux ou trois semaines vraiment critiques, j'avais très fort cette envie de grossesse, ça en devenait même presque obsédant.

Et puis j'ai cru être vraiment enceinte, et ça m'a fait très peur parce que c'est vraiment pas le bon moment, je ne veux pas faire comme ma mère, avoir un enfant qui à la base n'est pas désiré, je veux que ça soit un vrai projet, pas un accident de mon inconscient. J'ai envie de vivre entièrement ces moments, l'arrêt de la pilule, les tentatives, l'attente, les symptômes, le test etc. Je n'ai pas envie de faire porter à mon enfant le poids d'une indésirabilité, comme moi je l'ai ressenti.

Si j'avais vraiment été enceinte, je ne crois pas que j'aurais pu avorter. Pépito m'a dit que ça aurait ête pareil pour lui. Mais 3 tests plus tard, résultat négatif. Mélange de soulagement intense et d'une pointe de tristesse.

Depuis, ça va mieux tout de même. Je sais que j'en aurai envie un jour mais que pour le moment j'ai d'autres chats à fouetter.

Et Pépito aussi d'ailleurs. Il ne trouve toujours pas de travail. Après son burn-out et sa démission, il s'est mis "en veille" quelques temps, pour se reposer, se reconstruire, digérer. Il a profité de l'argent qu'il avait touché en Allemagne pendant ses quelques mois de travail là-bas. Jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus. Alors il a vidé un autre compte qu'il avait.

Et là on arrive à 8 mois, et y a plus de sous.

Je gagne mes petits 500 balles par mois, les bons mois, c'est-à-dire ceux où je peux beaucoup me ruiner les lombaires à porter des plateaux pleins de graisses saturées, moins les mois où je pars en formation.

Ce rythme m'épuise j'avoue. La restauration rapide a cet avantage énorme : on peut se former assez rapidement, et c'est souple, ça s'adapte à mes besoins de formation. Mais physiquement et nerveusement c'est un challenge. Je ne sais pas combien de temps je tiendrai. Même si ma direction est top, que je suis très valorisée dans mon rôle.

Je ressors lessivée de mes double journées : un rush le midi, un rush le soir. Les shifts de plus de 3h sont particulièrement éprouvants.

Mais je n'ai pas vraiment le choix. Et j'apprends beaucoup sur moi et sur les gens.

J'ai hâte de pouvoir démarrer ma vraie carrière. J'ai fini un premier module, très intéressant. Je viens de commencer le deuxième et ouah, c'est une révélation. En donnant ma première séance dimanche dernier, j'ai ressenti une harmonie absolue. Ce moment magique où tu sais que tu fais bien, que tu es à la bonne place. C'est ça que je veux faire, et je crois que je le fais bien.

Ca n'enlève pas les peurs, les craintes. Mais ça donne une vraie raison de les dépasser. Fermes-la, ma peur, c'est pas toi qui décides.

Je fais donc une semaine par mois de formation à peu près, plus des semaines de "pratique pro", c'est-à-dire du temps que je me bloque pour bosser et pratiquer.

J'ai des touches pour des séances en dehors de mon cercle premier. Mais pour le moment je n'ai fait des séances qu'à des proches. J'appréhende un peu, mais j'ai hâte.

2019 donc. L'année où j'ai enterré ma carrière d'instit avec une grande satisfaction. Je n'ai pas regretté cette décision une seconde.

Mes petits me manquent mais pas les collègues, et encore moins le boulot. J'y suis retournée un après-midi en décembre. Quelle émotion de passer un peu de temps avec mes petits loulous qui avaient pris 15cm de haut chacun. Mais putain je ne pourrais plus faire ce taff! Comment j'ai fait pour tenir? Dans cette folie, cette violence, cette pénibilité de tous les instants? Ces gens sont des héros.

Avec la kinésio, j'espère pouvoir venir en aide aux gens qui bossent là-dedans. Et j'aimerais apporter ces astuces aux enseignants, leur donner des billes, des choses toutes simples à mettre en place pour aider leurs élèves à mieux apprendre, et surtout à être mieux dans leurs pompes à l'école. Mon idée, à long terme c'est de créer un dispositif qui ferait à la fois de l'accompagnement d'enfants en mal d'école, mais aussi de la formation d'enseignants et des interventions pluridisciplinaires dans les écoles.

Je n'en suis pas là bien sûr encore.

Mais ce projet me tient à coeur, et je vois tellement d'outils simples à mettre en place dans une classe...

En attendant de pouvoir sauver le monde, il va falloir trouver un moyen de gagner plus d'argent. Surtout si Pépito ne trouve pas de taff encore quelques mois. Ca devient vraiment critique là. Un "Critique" en mode "Euh, ce soir on fait encore des pâtes hein chéri, non y a pas de sauce.".

Mon idée c'est de démissionner de l'Education Nationale (je ne suis qu'en dispo pour le moment), et de demander la Prime de départ pour création d'entreprise. Encore faut-il que je puisse avoir un projet viable d'auto-entreprise d'ici septembre. Je pensais attendre la fin de ma formation de kinésiologue, mais je vais avoir besoin de cette (grosse) prime pour vivre et avancer dans ma formation elle-même. A voir si je me forme aux massages avant septembre pour créer mon auto-entreprise de massages en parallèle de ma formation. Les projets fourmillent, les idées aussi.

Pas facile d'avoir autant de dossiers ouverts dans le cerveau, je surchauffe.

Et mon Pépito déprime à côté. Et le Pépito, quand il déprime, il déprime bien. Plus d'argent, pas de chômage ni d'aides, pas de taff à l'horizon... Il a postulé sur un truc qui serait absolument parfait en décembre, et n'a toujours pas de réponse. Ca fait beaucoup de charge mentale. Ah et ma voiture a décidé de rendre l'âme juste avant que je parte en formation. Parfait timing putain.

Mais merci à l'Univers d'avoir fait en sorte que ça arrive de façon smooth. Cela fait des mois que je me sens insécure dans cette voiture, que j'ai la sensation que je vais avoir un accident. Malgré les révisions qui disaient que tout allait bien. Ouais bon. Je vais avoir une nouvelle voiture demain, une petite occas, trouvée finalement assez facilement. C'est vrai que 2400 € ça me manquera pas, je ne suis pas du tout en période de tension financière enculé.

Les 5 derniers jours de formation à Bordeaux ont été vraiment longs, Pépito m'a énormément manqué, même si j'étais bien entourée et en train de faire des trucs formidables. Vu son état et ce qu'il m'a dit, je lui ai aussi énormément manqué, ça a été très compliqué pour lui.

Et pourtant je sais très bien vivre seule, j'ai même un certain plaisir à faire à manger que pour moi, à être dans le silence ou écouter la musique que je veux quand je veux. Mais il me manque, son sourire, sa voix, sa peau. Il y a une connexion, un truc en Wifi entre nous. Assez inexplicable. Je peux ressentir dans mon corps ce qu'il ressent. Genre quand il a une boule d'angoisse, ou mal à l'estomac. C'est presque flippant cette connexion permanente.

La force d'un amour ancestral, parait-il. Oui, il parait qu'on s'est connus dans au moins une vie antérieure. Une sombre histoire de vikings et de mort au combat découpé par des haches.

J'ai découvert dans la voiture que ma belle-mère m'a prêtée pour partir à Bordeaux un CD de Celine Dion que j'ai écouté en boucle en mode monomaniaque toute la semaine. Et "J'attendais" me parle particulièrement.

Comme si elle résumait ce que je me dis depuis deux ans.

C'est vrai que j'ai passé 30 ans à attendre de vivre. Attendre de pouvoir m'épanouir.

Maintenant je vis, à fond. J'étais dans cette torpeur chaude des dimanches après-midi, enveloppante et monotone. Je suis désormais dans une vague permanente, où tout bouge, tout évolue, tout change.

Comme si j'avais attendu 30 ans pour me mettre en marche.

Ma rupture, mon court mois de célibat, la rencontre de ma vie, puis mes voyages à l'étranger, mon divorce, mes déménagements, ma disponibilité, ma formation, ma spiritualité, mes envies... Tout est mouvement, courant fluide, perpétuel.

Lutter contre le courant ne m'aidera pas, alors je m'applique la sagesse de Lao Tseu. Chaque épreuve est une leçon, qui au final m'aidera à grandir.

"L'échec est le fondement de la réussite."

"Chaque vague sait qu'elle est la mer. Ce qui la défait ne la dérange pas car ce qui la brise la recrée."

Lao Tseu

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Commentaires
G
Aaaah comme ça fait du bien de pouvoir lire tes nouvelles !!! Que 2020 t'apporte autant que 2019 et plus encore, et que la vague t'amène où tu dois aller :)
Répondre
Mademoiselle Na.
  • Mes histoires de chaussettes dépareillées, mes petites culottes en dentelle, mes longues conversations avec mon écureuil intérieur. Je cause, je papote, je bavarde, je m'épanche, je raconte. Na.
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