Good people drink good beer... ou comment Mlle Na dit au revoir au pub pour un mois.

On ne m'arrête plus, n'est-ce pas. C'est comme ça que je fonctionne, je suis un genre de cheval de course, je suis au taquet pendant quelques temps, à 200% et puis paf du jour au lendemain, plus rien.

Je commence à m'habituer à ce fonctionnement, même si j'ai toujours du mal à ne rien faire sans me sentir la pire personne du monde.

Ma formation est maintenue, j'avoue que ça ne m'arrange pas, j'aurais préféré la faire, au moins en partie, à distance, pour m'éviter les 30 minutes de métro bondé matin et soir. Les conditions sont bizarres, on n'a pas le droit de déjeuner sur place, mais tout est fermé aux alentours, et je ne peux pas y aller en voiture car pas de parking gratuit proche... Donc je vais devoir déjeuner bahhhh aux toilettes? ??

Ouais, je suis stressée.

Mais ça va mieux quand même, j'ai pris du recul par rapport à hier, quand l'institut de formation a annoncé que c'était maintenu.

Oui, j'ai réagi fort, j'ai presque envoyé bouler Pépito qui essayait de me rassurer avec des arguments logiques. La logique, là, elle y est pour rien. Quoique un peu quand même, mais ma peur excessive est irrationnelle.

Alors, ouais, comme d'hab, je vais faire avec, je vais faire malgré tout, mais ce ne sont pas les conditions que j'avais espérées pour suivre cette formation d'un mois, qui déjà promet d'être remuante, et intense, et percutante.

Je me dis que j'ai toujours le choix de remettre à plus tard, de la faire en mars si vraiment je ne le sens pas.

Mais je sais très bien que je ne le ferais pas, parce qu'il y a la pression sociale, et le manque d'argent. Je ne peux pas trop me permettre de prendre le temps en fait. Il faut que je puisse commencer à bosser le plus tôt possible. Je suis pas au chômage, moi, pas encore, je n'ai aucune certitude sur le fait que je vais pouvoir y être un jour. Ce serait différent si je n'avais pas la pression financière, j'aurais probablement choisi de reporter à mars, en lisant plein de bouquins d'avance pour me préparer. Mais non, comme toujours, je vais avancer, hein.

Hier soir, on a fêté la fin du couvre-feu ahah, avec la meilleure pote de Pépito au pub, c'était franchement trop bon, un énorme burger au Cantal, trèèèès arrosé de pintes de Bombardier, j'adore cette bière. Je suis étonnée de ne pas avoir été plus rôtie que ça. Après 3 pintes normalement, je galère à descendre les escaliers qui mènent aux toilettes (oui, ce pub a le goût du défi, mettre les wc en bas d'un escalier dans un endroit où la philosophie est "Good people drink (a lot of) good beer"... c'est couillu!). On a causé avec le patron, il est dépité, évidemment. Ce pub va nous manquer. La petite serveuse trop sympa de d'habitude aussi, elle faisait sa dernière soirée de restauration hier, elle s'est reconvertie à la suite du premier confinement, et se lance dans l'immobilier. C'était drôle de voir qu'à notre table, on était tous un peu dans le même bateau.

On a fini notre dernière pinte en son honneur!

En rentrant, à 21h15 donc, ouhhh les reblles, on a dépassé l'heure légale du couvre-feu, on a ouvert une belle bouteille de Prosecco qui attendait son heure dans le frigo, et on lui a fait un sort devant Big Bang Theory. Ce confinement commence bien!

Tellement bien d'ailleurs, que je vais sortir d'ici 30minutes pour aller bosser - et je suis pas encore douchée, arg...

Allez, en route. Faites-moi penser à pas oublier mon attestation.à la con.