Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mademoiselle Na.
Pages
Archives
24 septembre 2016

Mlle Na et le mariage... ou comment elle s'était un peu trompée.

Bon, ben voilà, c'est fait.

Plus d'un mois déjà.

Mademoiselle Na est devenue une femme mariée.

Qu'est-ce qui a changé? En vrai, pas grand-chose. J'ai une nouvelle bague à l'annulaire, et mon solitaire est passé à l'autre main.

J'ai un nouveau nom accolé derrière le mien, et mon homme a le mien accolé derrière le sien. Egalité parfaite.

Je peux dire "mon mari", je ne suis plus obligée de me demander quel mot utiliser entre le moche "mon conjoint", le dépassé "mon compagnon", l'euphémisant " mon petit ami", le trop intime "mon homme". "Mon mari", c'est mignon, c'est vrai, et ça fait classe.

Voilà.

Voilà, voilà.

On se dispute toujours sur les mêmes sujets : à qui c'est le tour de vaisselle? tu as mangé mon fromage allégé? nan j'ai pas envie de faire à manger non plus. Pourquoi tu t'énerves tout le temps quand tu joues à PES?

Côté amour, un petit quelque chose en plus s'est créé. De l'ordre de la sensation de sécurité. C'est con, parce que même avant, je n'avais aucune crainte. Et que même mariés, ça ne veut pas dire qu'on ne se séparera jamais. Mais je ne sais pas, il y a un petit truc en plus. Un truc réconfortant. Quand je suis mal au boulot parce que je viens de me faire frapper par un jeune et que je regarde l'inscription à l'intérieur de mon alliance.

Cette journée de mariage, devrais-je dire ces 3 jours de mariage furent... incroyables. Formidables. Emouvants. Surpenants. Drôles. Tendres. Fatiguants.

Je n'avais pas rêvé du jour de mon mariage comme du "plus beau jour de ma vie", ce n'était pas mon objectif.

Je voulais que ça se passe bien, qu'on mange bien, qu'on s'amuse, qu'on soit dans de belles émotions. Je voulais être belle, pour être à l'aise devant les appareils photos. Je voulais vivre des instants précieux avec mon homme. Je voulais l'épouser. Je voulais être proche de lui, entendre de sa bouche des mots d'amour qu'il ne me dit pas tous les jours.

Carton plein. Incontestablement, ces jours resteront gravés comme des jours forts. En sensations absolument inédites, et uniques. En tendresse. En surprises, bonnes, ou un peu plus gênantes.

En expériences nouvelles en tous cas. C'est pas rien de se balader en robe de mariée. Ca n'est jamais arrivé avant. Ca n'arrivera plus jamais après (enfin sauf les samedis soirs où j'aurai trop envie de la reporter et que je la mettrai pour cuisiner des hamburgers). Comment je dois faire? Je suis censée me mettre où? Parler à qui? Me tenir comment?

Impossible de vous raconter les 3 jours en entier.

Je vais m'efforcer de choisir 3, non disons 4 moments particuliers de ces journées.

1 - La découverte (samedi, 13h15)

Après un tourbillon, tout le monde est parti de chez nous. Je reste seule dans le salon avec mon amie C, notre photographe du jour. Nous sommes un peu en retard, pas grand chose, mais j'ai eu un coup de stress sur la fin, ma soeur n'arrivait pas à lacer mon corset, ma maquilleuse nous a sauvé la vie. L'infirmier de ma mère n'arrivait pas, il a eu plus de deux heures de retard, le temps de me laisser bien nerveuse, mais voilà, tout ça est passé. Je suis coiffée, je suis maquillée (elle a fait un miracle ma maquilleuse : je ne suis même plus rouge!! J'ai un teint parfait!), ma robe est sublime.

Je souffle un peu, me recentre, prends le temps de savourer le silence, d'être ici et maintenant.

Je demande à C si je suis bien, elle me répond que je suis sublime. Voilà. Je suis prête. J'attends ce moment depuis longtemps, et je sais que je dois prendre le temps de le vivre entièrement. Je m'installe, de dos, cachée derrière mon ombrelle.

2 - samedi découverte

Il sonne, et je l'entends dire " C'est bon? Je peux entrer? ... Ah ahhh, elle est tout en rouge!!", d'une voix étranglée. Je me retourne. Il se met à pleurer. Il est beau, mais je le savais.

- Alors, je te plais?

-Oui beaucoup, tu es superbe.

- Et le rouge, ça te plaît aussi? héhéhé je t'ai bien eu!

- Je m'en suis douté quand j'ai vu le noeud papillon ce matin. Tu es très belle.

- Toi aussi mon chéri, tu es super.

- J'ai envie de t'épouser.

- Hé ben ça tombe bien, t'as rien de prévu cet aprèm? Viens on y va!"

Il pleure encore un peu, je le serre contre moi. Je suis sereine. Il aime ma robe. Il est beau.

Et je le savais bien qu'il pleurerait héhé.

2 - L'entrée à la mairie (samedi 14h)

Nous avons fait la bise à tout le monde. Je ne cesse pas de sourire. Je suis très sereine. Il fait très chaud, c'est la canicule pour tout dire, mais je ne ressens même pas la chaleur. Tout le monde entre dans la mairie.

Monsieur Na prévient sa mère ( pour le côté pratique, je dirai "sa mère", en fait, ce n'est pas sa mère, mais la personne qui l'a accueilli en famile d'accueil pendant 13 ans, et qu'il considère comme sa vraie mère. Ses parents biologiques, eux ne sont pas là, pas invités) que c'est elle qui va l'accompagner, elle verse une petite larme. J'attrape le bras de mon papa. Je le sens fier, et gêné à la fois. Il n'aime pas être en public, être au centre de l'attention. Mais il m'a dit douze fois que j'étais sublime, que ma robe était formidable, et pour un homme aussi exigeant et avare de compliments que lui, je vous assure que c'est quelque chose.

Nous attendons un peu. Monsieur Na et sa mère avancent devant nous. Elle lui fait une bise. Mon père me parle de tout à fait autre chose, c'est sa façon à lui de me détendre. Mais je ne suis pas tendue. Je suis juste absolument dans l'instant.

Nous entrons dans la fraîcheur de l'entrée de la mairie, toute en vieilles pierres, c'est sublime. J'entends Elvis, qui chante Love me Tender. Le Cd a donc bien fonctionné. Nous laissons Monsieur Na et sa mère entrer et s'avancer, puis c'est à nous. Au moment où je passe la porte, tous les invités se tournent vers nous, et se mettent à applaudir et crier. Je ressens un frisson électrique d'une intensité incroyable, qui me parcourt des pieds au sommet du crâne. Tous ces gens que j'aime, qui m'aiment, qui sont là pour moi, pour nous. Notre famille logique, et biologique. Cet instant me semble durer une éternité. Je suis saisie par la puissance du frisson, la puissance de l'instant, la sensation absolument inédite que je ressens, physiquement.

Je les regarde, je ne pleure toujours pas, je ne suis pas dans cette émotion-là, juste absolument remplie de tendresse, de joie, de force. Je me mets à trembler, de tout mon corps, comme une feuille, bouleversée par cette décharge d'électricité.

Nous avançons, sous les hourras, les cris, les applaudissements.

4 - sortie mairie (25)

3 - Zut, déjà le n°3, mais j'ai encore plein de moments à choisir!! Bon, alors n°3 : le moment où j'ai pleuré, pendant le vin d'honneur. (samedi, vers 17h)

Je n'ai toujours pas pleuré, contrairement à Monsieur Na qui est en mode fontaine depuis ce matin.

Nos témoins ont préparé des vidéos, drôles, de nous, comme c'est de coutume. Nous venons de terminer un visionnage, et on nous dit "ne vous levez pas pour le moment, restez assis.".

J'entends des notes de musique. Je reconnais à la deuxième note "Diamonds", la version de Josef Salvat. Nom de D'Zeus, alors le patron du resto, qui  est aussi pianiste, et est devenu un copain, nous a donc préparé une surprise? Je me lève, me retourne vers le piano, et je subis alors le deuxième choc de ma journée. Ce n'est pas Mathieu qui joue. C'est Fifi, ma Fifi, mon amie depuis le lycée, qui n'a pas joué de piano depuis ses 17 ans. Je lui avais suggéré l'idée il y a deux ans, mais en lui disant tout de suite que c'était impossible, que je savais très bien qu'elle ne voulait pas s'y remettre. 

Ma Fifi a donc passé des heures, des semaines, des mois à travailler pour me faire plaisir!!! Elle qui est si avare en déclarations, qui n'est pas du genre à dire des gentillesses. Je réagis à peine à cette information, et j'entends une voix d'homme qui se met à chanter. Je ne l'avais pas vu, mais G., mon cher ami G., celui qui est venu de La Réunion exprès juste pour moi, celui que j'aime tant, avec qui j'adore chanter, mais qui m'a dit qu'il ne pourrait jamais chanter en public. Il est derrière Fifi, assis sur un tabouret haut, et il chante.

C'est trop d'attentions pour moi, je fonds en larmes.

Je les sais très nerveux, très stressés. Alors je me mets à chanter avec G., et ce moment est absolument superbe. Je suis emplie de gratitude, de tendresse, d'affection.

 C'est un moment d'une douceur inouïe.

Le morceau se termine, et je les serre dans mes bras, en me demandant comment je vais réussir à trouver suffisamment de mots pour les remercier pour cet instant.

n°4 - Marcher en robe de mariée dans les rues de ma ville

Petit flashback dans l'ordre chronologique, pour aller au vin d'honneur, nous avions choisi de marcher. Une petite dizaine de minutes seulement, en pleine ville, pour aller de la mairie à un "spot" photos, le miroir d'eau, puis au resto pour notre Vin d'Honneur.

Nous partons donc en cortège effilé, dans les rues du centre ville. C'est assez drôle de se promener en robe de mariée un samedi après-midi d'été dans le centre. Il y a des applaudissements, des regards, des coups de kalxon, des félicitations. Il y a surtout cette sensation de faire, encore, quelque chose d'absolument inédit, d'unique dans sa vie. Ces rues je les parcoure depuis 30 ans. J'y ai couru après un bus. Je m'y suis fait draguer. J'y ai mangé des soupes à "La Cuillère en Coin". J'y ai passé des soirées arrosées. J'y ai pris des petits déjeuners. J'y ai marché avec mon sac à dos EastPak pour aller au lycée. Je les ai arpentées en manif, beaucoup. J'y ai ressenti de la peur, de la joie. J'y ai vécu des moments insignifiants, des moments drôles, des moments tendres.

Mais jamais encore je n'y avais vécu ça : me promener en robe de mariée avec mes potes. Et ma soeur, témoin attentionnée du début à la fin, qui m'achète une bouteille d'eau sur la route dans la petite épicerie où on allait souvent se fournir en alcool en fin de soirée. Et ma belle-mère qui soulève ma traîne quand on prend le passage souterrain plein de graffitis pour pas qu'elle se salisse trop.

Prendre une photo devant un TAG "Ni Dieux Ni Medef", déniché par hasard au détour d'une rue et qui rend trop bien.

Passer devant le Strip Café, faire une photo avec l'affiche de Chippendales.

Et sur le chemin, en profiter pour papoter avec un peu tout le monde, avoir quelques instant privilégiés avec chacun.

n°5 - Le trajet jusqu'à la mer

Après le vin d'honneur, nous rentrons à la maison, pour nous changer, déposer des affaires, et prendre nos valises.

Puis nous prenons la route tous les deux, tranquilles.

 J'ai toujours aimé faire de la route avec Monsieur Na, je ressens toujours ce doux parfum d'évasion, d'intimité, propre aux départs en vacances.

Et ce soir, dans le soleil couchant de la fin du jour, ce trajet d'une heure prend un sens un peu différent. Nous en profitons pour débriefer. Nous sommes sereins, nous sommes heureux, nous sommes mariés, nous partons en vacances pour une semaine.

C'est juste un moment simple, et délicieux.

n°6 - Le repos du guerrier

Dimanche après-midi. Je n'ai pas beaucoup mangé depuis deux jours, pas faim, pas besoin de manger quand on est rempli de tendresse. Depuis hier, je n'arrête pas. Je dois tout gérer, penser à tout, installer la déco, préparer le repas, déléguer, proposer, organiser. Je ne peux pas faire un pas sans qu'on me demande "Ca, ça te va?" "Où c'est ça?" "Comment on installe ça?" " Et ça, on le fait à quel moment"... Je suis un peu à bout de nerfs. Ce n'est pas vraiment désagréable mais je suis en surchauffe permanente, nerveusement c'est très prenant.

Il fait déjà très chaud, nous avons peu dormi et je suis sur le pont depuis 7h30 ce matin, à tout organiser en essayant de ne rien oublier. Je suis prise dans un tourbillon permanent, je cours partout, tout le temps, et même pour trouver le temps d'aller juste faire pipi, je galère. En plus, les toilettes à côté de notre chambre sont hors service, du coup il n'y a que 3 WC pour toute la maison, et à 40, ça demande un peu d'organisation.

Je suis au centre de toutes les discussions, on me regarde, on me parle, on me bise, on me pose des tas de questions en permanence... La cérémonie doit commencer à 16h30. J'ai prévu de passer 1 heure à me préparer avant.

Vers 14h, enfin je pense, parce que j'ai perdu la notion du temps, je parle avec mes deux témoins, et je leur dis que je suis un peu crevée mais que ça va aller.

Ma soeur a alors cette phrase merveilleuse, qui je pense a sauvé le reste de ma journée : "Ah nan, mais c'est hors de question que la mariée soit fatiguée, tu vas te reposer tout de suite, tu te mets dans ta chambre au calme, et tu ne réponds plus à aucune question.

- Bahhh voui mais non, tu as vu tout ce qu'il reste à faire, je dois encore...

- Non, on va gérer. Toi, tu vas dans ta chambre.

- Beuh, mais nan

- TU TE CASSES tout de suite!"

Je la remercie chaleureusement. C'est dit avec tellement de conviction, et j'ai tellement besoin de me poser un peu, que je suis son conseil-ordre.

Je m'installe donc dans ma chambre, en bas, au frais. De là où je suis, je n'entends plus rien de l'agitation bourdonnante de la maison. Je m'allonge dans mon lit, et prends le temps de me reposer, d'être dans le silence, d'être ENFIN seule, de ne rien avoir à décider-diriger-indiquer. Je n'en ressortirai que pour la cérémonie laïque.

A un moment, Monsieur Na frappe à la porte. Il me dit "Nan mais là c'est la grosse merde", et j'entends tellement de désespoir dans sa voix que je le laisse entrer. Il est en mode pile électrique, je lui conseille de venir avec moi un peu pour se poser, de parler moins fort, moins vite. Son arrivée, sa manière de parler sont comme une effraction dans la bulle de sérénité que j'avais réussi à créer. Nous chuchotons donc, presque. Il s'assied à côté de moi sur le lit, et m'explique que sa famille vient d'arriver, et qu'il n'y a pas assez de places pour mettre tous les lits qu'on avait prévus.

Je lui trouve une solution, et il repart, rasséréné.

Vers 15h15, LN me rejoint pour m'aider à me préparer.

Je suis de nouveau calme. Je n'ai pas dormi, mais cet instant paisible m'a permis de me reposer l'esprit, les nerfs. Je suis prête à passer à la suite.

13 - Cérémonie laïque (59)

n°7 - la surprise de mon papa

Mon papa ne devait pas venir. Il n'aime pas les gens, il ne supporte pas de voir ma mère, il n'est pas à l'aise en public, il n'aime pas bouger de chez lui... bref, il ne devait pas être là.

Au départ, il ne devait même pas être là à la mairie le samedi.

Il y est venu quand même.

Et samedi soir, il m'a appelée pour me re-féliciter, et pour me dire qu'il a pensé à venir le lendemain pour notre cérémonie laïque, mais qu'il ne sait pas si ce serait bien vécu par ma soeur, puisqu'il n'était pas venu à son repas ni à son retour de mariage à elle. (En même temps, il était allé à la mairie et à l'église, donc finalement. mais bref). Je reconnais bien là la patte de mon grand-père qui a dû argumenter à mort pendant des mois pour le convaincre de venir. :-)

Je lui dis que franchement ça ne me dérange pas qu'il ne soit pas là, que c'est prévu comme ça. Mais que ça me ferait plaisir qu'il vienne, et que je ne sais pas comment ma soeur le prendrait.

Dimanche midi, Fifi me dit qu'il y a des bouchons énormes sur le chemin pour venir à la maison sur la plage, et qu'elle a mis 3heures pour un trajet d'1h30 normalement.

Il fait une chaleur d'enfer, j'appelle donc mon papa pour lui dire de laisser tomber, de ne pas venir, qu'il va jamais supporter la chaleur dans sa vieille guimbarde, et qu'avec ses maladies, il risque le malaise. Il confirme et acquiesce.

Et puis, en arrivant au milieu de l'allée, au bras du petit frère de Monsieur Na, sur l'air de "Diamonds", je vois mon papa qui se lève, au bout de l'allée, pour venir me chercher et m'amener jusqu'à ma place.... Alors là, franchement, pour une surprise, c'est une vraie surprise.

Je suis ravie de le voir là, vraiment très étonnée, mais ravie. Je sais à quel point il a dû se faire violence pour venir, passer au-dessus de ses angoisses.

Je suis touchée qu'il ait accepté de le faire par amour pour moi.

n°8 - Le strip-tease du crêpier

La cérémonie est finie. Il doit être 18h, le traiteur crêpier arrive avec tout son bardas. A son arrivée, une vague de soupirs ravis émane de mes amies... il est canon! Genre Leonardo Di Caprio à la belle époque.

Il doit installer son matériel, en plein soleil, en pleine chaleur.

Il vient me voir et me demande : "Ca vous dérange si j'enlève la chemise juste le temps d'installer, vu la chaleur..

- Ah non, pas du tout, je pense que ça va même faire plaisir à plein de monde ici!" Il se marre et fait tomber la chemise.

Pouh.

Le strip-tease de ma vie.

Sexy à mort. Opération "Je mate comme jamais" enclenchée.

Et un peu plus tard, pendant un jeu, quand il est venu m'apporter une rose et me faire la bise, je vous jure que j'ai entendu les copines râler! Héhéhé.

Cela dit, il est reparti avec le numéro d'LN, et ils se sont revus. Ah ben les mariages ça sert à faire des rencontres il parait...

n° 9 - L'escapade sur la plage

Nous sommes toujours dimanche, je porte ma sublime robe blanche, il fait très très beau, très chaud. La cérémonie est finie, et chacun vaque, par petits groupes : certains jouent au molkky, d'autres aident le traiteur à s'installer, d'autres encore boivent juste une bière au soleil en papotant.

Une petite troupe est partie sur la plage, je décide de les rejoindre, il fait trop chaud, j'ai envie de me rafraîchir. Me voilà donc partie, tongs à la main, pour quelques minutes de marche sur le sentier sableux qui nous sépare de la plage. Sur le chemin, je croise des petits groupes, qui me félicitent. Les enfants me regardent les yeux grand ouverts, les petites filles demandent à me faire un bisous. C'est trop mignon, c'est mon instant "Je suis une princesse". Sur la plage, mon arrivée fait sensation, c'est très drôle. Certaines personnes viennent me féliciter, me demandent où est le mari (il joue à la pétanque dans le jardin). D'autres regardent en souriant.

Je me mouille le bout des pieds, nous prenons le temps de faire quelques photos. C'est drôle, c'est étrange, c'est inédit.

n°10 - Quand j'ai saoulé Monsieur Na.

Il doit être à peu près 1h, et après s'être un peu pris le bec avec Monsieur Na qui ne décolle pas de sa chaise, et fait une tronche de six pieds de long depuis 20 minutes (il est très stressé par le ménage du lendemain, a peur qu'on n'y arrive pas, qu'il y ait trop de trucs à faire, et ne parvient pas à s'amuser, ce qui m'agace, parce que du coup moi non plus), je vais rejoindre Gawel.

Nous papotons un peu, puis soudain je me rends compte que Monsieur Na n'est plus là. Je dis à Gawel "C'est mort, je suis sûre qu'il est allé se coucher, putain, c'est nul".

Il est super tôt quoi!!

Gawel se met alors en mode "Chasse au lapin rose".

Il attrape LN au passage, et à deux, ils vont chercher Monsieur Na, et le ramènent manu militari, en pyjama, pour faire la fête.

C'est un moment très drôle, nous sommes en "Opération Tu T'Amuses!", je me charge de lui servir un rhum bien tassé, persuadée qu'après ça, il pourra commencer à s'amuser, pendant que les autres l'entourent et "l'obligent" à rester avec nous sur la piste de danse en le harcelant de câlins.

Nous avions raison, je le connais mon mari. Après son verre, le voilà parti dans l'ambiance.

Danses, déclarations d'amitié, grandes discussions, rhum, rires, tendresse, câlins collectifs, slows, zouk, et même un moment WTF où les filles lui touchent les fesses pour vérifier si elles sont vraiment aussi bien que je le dis...  on est à fond!!! C'est une grosse teuf, une vraie, à l'ancienne. Ca fait tellement de bien!

Au lit vers 7h, après encore de longues et belles discussions avec mon cher G.

n°11 - l'accordéon

Après deux petites heures de sommeil, nous voilà à pied d'oeuvre, attelés au rangement et au nettoyage. Démonter les barnums, la déco, l'arche, les 200 grues en origami, les fanions, les lampions, les pots à bougies, ramasser les bouteilles vides, ranger et nettoyer la partie de la maison qui doit être louée dès le soir-même, on ne chôme pas, pour le troisième jour consécutif.

Je ne mange toujours pas beaucoup d'ailleurs.

Quand le boulot est fini, que tout est à peu près rangé, certains partent, mais nous sommes encore une bonne vingtaine. La fatigue accumulée, la chaleur nous tombent dessus, et nous voilà à quelques uns, BeeBee, l'amie d'Allemagne, ma mère, mon G., ma belle-mère notamment, posés devant la maison, les uns avec une clope, les autres avec un café. Mon beau-père choisit ce moment pour sortir son accordéon. Je lui avais demandé de l'apporter, j'adore qu'il me joue des chants de marins.

C'est un moment d'une grande simplicité, empli de douceur, de beauté, de tendresse. Je suis assise sur une marche, collée entre G. et BeeBee, nous chantons doucement sur la musique de l'accordéon, des chants nostalgiques, et nous balançons en même temps doucement, bercés par la musique et la douceur du moment. Avec G., nous échangeons des regards pleins d'amour, d'émotion, de tendresse, de nostalgie, de gratitude.

Voilà, je l'ai mon instant magique. Elle est là ma famille, la vraie, celle que j'ai choisie, celle que j'aime de tout mon coeur, avec ses multiples générations, ses multiples caractères, ses passions, sa tendresse. Je l'ai mon moment en famille, dans cette maison de famille, cette maison qui a tant compté dans l'histoire de mon amour avec Monsieur Na.

Cet instant restera gravé en moi, avec son flot de nostalgie heureuse, de bienveillance, de simplicité, de tendresse partagée.

n°12 - Le moment Cosmopolitan

Dans l'après-midi, il fait décidément trop chaud pour faire quoique ce soit. Nous nous installons donc sur la plage avec mes chouchoux, ceux qui sont là depuis le lycée. Sous le parasol, en se baignant régulièrement, la chaleur est supportable.

Ma Témoin sort un magazine, et nous faisons des tests psycho à la con, en critiquant les tests psycho à la con, mais en s'amusant beaucoup à les faire quand même.

Nous avons 17 ans de nouveau, c'est chouette, c'est rafraîchissant, c'est tranquille.

Un de mes moments préférés encore.

n°13 - Mon premier repas

Lundi soir, la plupart des gens sont repartis, nous sommes encore une petite quinzaine, certains ont décidé de rester une nuit de plus, pour éviter les bouchons et profiter de la plage. Nous partons donc sur le port pour manger au resto.

Au moment de l'apéro, les verres se lèvent et Beebee prononce un "Aux mariés", que je contrecarre immédiatement : "non non, à la fin de ce beau mariage, qui a été formidable, mais je n'en peux plus d'être au centre de l'attention, lâchez-moi la grappe, et trinquons au bonheur d'être ensemble, à la beauté des grains de sable, je m'en fous, mais SURTOUT PAS à nous!!".

Je suis HEUREUSE que ça se termine, qu'on retourne au calme, de n'avoir plus rien à gérer, à décider, qu'on arrête de me regarder tout le temps, qu'on ne me parle plus, qu'on me lache enfin! C'est étrange, je ne pensais pas ressentir ça, je pensais être très triste que ça se termine, mais absolument pas! Je suis juste RAVIE!

Je n'ai quasiment rien avalé (à part du rhum) depuis 3 jours, mais je peux enfin relâcher la pression et me jeter sur un plat de sardines grillées-pomme de terre au four absolument salvateur!

n°14 - La lecture des petits mots

Lundi soir, vers 1h, nous sommes au lit et prenons enfin le temps d'ouvrir notre "boîte à rêves", fabriquée par mes soins. Beaucoup d'argent, on s'attendait à avoir maximum 900 euros, hé bien, les gens ont été très généreux, nous voilà à la tête de 3800euros!! L'argent, c'est bien beau, ça va nous aider à payer nos impôts, partir en voyage de noces et se payer quelques bons restos, mais ce qui est le plus touchant, ce sont tous les petits messages laissés sur des cartes, des post-its, des petits bouts de papier.

Fifi m'écrit une grande carte, dans laquelle elle me dit qu'elle est fière d'être mon amie. La "mère" de Monsieur Na nous dit qu'elle nous aime, tous les deux. Nous sommes touchés, je suis même bouleversée par cette incroyable quantité d'amour que nous recevons.

Je ne m'y attendais vraiment pas. C'est fou.

Conclusion

Je me rends compte que je n'ai pas réussi à choisir 3 moments, car ce week-end a été ponctué de moments formidables. Quelques-uns plus gênants, ou épuisants, mais j'en parlerai plus tard, ou peut-être même pas, histoire de ne pas figer par écrit quelque chose qui n'a franchement pas compté.

En me relisant, je me rends compte aussi que j'aurais encore pu citer plein de moments dingues. Quand je suis partie chez ma coiffeuse avec ma photographe et qu'on a eu un fou rire. Quand on a bu un ti-punch avec les filles avec de se faire maquiller pour faire redescendre la pression. Quand j'ai vu mes deux parents assis l'un à côté de l'autre sans râler. Quand mon homme m'a passé mon alliance, et que je tremblais tellement. Quand l'adjointe au maire a fait tout un laïus sur l'éducation des enfants, et que j'ai glissé à Monsieur Na que ça valait aussi pour l'éducation des chats. Quand C. ma photographe et moi avons échangé un regard plein de complicité pendant le discours sur le passé fluvial de Nantes ( en mode "c'est trop bien tout ça", alors que le passé fluvial de ma ville est quand même juste absolument lié à la Traite négrière). Quand, à la fin de la cérémonie à la mairie, j'ai levé les bras en signe de victoire. Quand j'ai mangé les petites tartelettes au chocolat et la tarte passion du vin d'honneur. Quand on est rentrés du vin d'honneur le samedi et que j'ai marché pieds nus dans le parking souterrain. Quand Tata m'a aidée à délacer mon corset. Quand les témoins et nos amis d'Allemagne nous ont fait des discours pendant la cérémonie laïque. Quand on a fait le rituel des rubans, que j'ai adoré, et les gens aussi. Quand on a chanté du gospel. Quand on a regardé le coucher du soleil le dimanche soir, et qu'on a guetté le rayon vert. Tous les moments de complicité avec ma belle-mère, ma belle-soeur. Quand j'ai eu vraiment enfin le sentiment de faire partie de leur famille, pour de vrai. La première fois qu'on a fait l'amour en tant que couple marié, avec une fougue, une intensité qu'on ne se connaissait pas. Les moments où je regarde mon alliance en souriant. Quand Monsieur Na m'a expliqué pourquoi il avait choisi cette inscription, et que c'était juste parfait.

Encore des douzaines de moments.

Et je ne parle même pas de la semaine qui a suivi, semaine de vacances avec Alex et Julie qui sont restés avec nous dans la maison sur la plage. J'en reparlerai sûrement, cette semaine était AWESOME.

Je n'avais pas imaginé ces journées comme les plus belles de ma vie.

Probablement, je m'étais un peu trompée.

Bisous.

Mademoiselle Na.

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Mazeltov !<br /> <br /> Belles émotions, souvenirs uniques de premières fois que j'espère tu ne feras Une fois.<br /> <br /> C le genre de choses qui pourrait me faire basculer...<br /> <br /> Qui sait un jour.
Répondre
G
Quoi, article publié le 24 septembre et je ne le vois que maintenant alors que je viens ici tous les jours ?! C'est louche cette histoire :)<br /> <br /> Bref, encore une fois félicitations Madame :)<br /> <br /> Bisous
Répondre
Mademoiselle Na.
  • Mes histoires de chaussettes dépareillées, mes petites culottes en dentelle, mes longues conversations avec mon écureuil intérieur. Je cause, je papote, je bavarde, je m'épanche, je raconte. Na.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité