Mlle Na et le retour en fanfare

Ah ouais, depuis le 18 avril je n'ai rien écrit ici? Pas vu le temps passer.

Retour en fanfare donc, après une sorte de fuite en avant au départ sûrement.

Avec mon homme, les choses avancent, petit à petit. J'ai fait la première crise de jalousie de ma vie samedi soir.

Il devait être 2 heures du matin, on était en soirée chez les voisins, on avait déjà descendu une dizaine de litres de punch, euh ah ouais un chacun quoi. Bon bref. Monsieur Na, fatigué, décide de monter se coucher, je reste encore, il faut dire qu'il reste une bouteille de whisky à terminer oui je suis une alcoolo bonne vivante.

Et puis un des voisins dit " Ah oui la nouvelle voisine elle a été Miss Loire Atlantique, c'est Monsieur Na qui me l'a dit" Moi : " Quoi? Hein? Et comment il sait ça mon mec????" (là, je me lève d'un bond et le voisin fait une tête chelou, tout gêné " Nan mais je sais pas, j'en sais rien euh merde j'ai fait une boulette?" " Ah non, au contraire. Je monte, je reviens." J'enfile ma veste et hop me voilà au 4 ème étage.

Le pauvre Monsieur Na il a rien vu venir. Il vient de mettre son pyjama, et il m'entend rentrer, tout content : "Oh bah tu es déjà rentrée?" (à cet instant, il est persuadé que je rentre pour faire l'amour avec lui ahah le con).

Et c'est à ce moment-là que je me transforme en Tempête destructrice, genre Xynthia. Rangez les enfants, fermez les écoutilles, je me poste devant lui au bout du lui, grande lumière allumée, bras croisés, et je le pourris comme jamais.

Ah ben la colère ça fait du bien quand ça sort. "Espèce de petite ordure, je peux savoir ce que tu fous avec la voisine?"

En gros, son nom de famille lui disait quelque chose, il l'a googlisée et puis voilà il a trouvé qu'elle avait été Miss l'autre pute et c'est tout.

Je l'ai pourri comme jamais je l'avais fait. Il a juré qu'il n'y avait rien, c'était presque drôle de le voir ne rien comprendre à mon attaque explosive. C'était jouissif en tous cas de pouvoir lui cracher à la gueule tout ça.

J'ai fini par m'apaiser devant ses exclamations et ses paroles pour me rassurer. Il va falloir que tu t'habitues mon gars. J'étais pas jalouse avant. Je te faisais confiance. Je te croyais quand tu me disais des trucs. J'avais pas peur que tu me caches des choses.

Et puis il y a eu ça, et t'as déconné sec, et toute cette colère que tu te prends en pleine tronche maintenant, tout cette noirceur que je ne me connaissais pas, toute cette rage, ben tu l'as bien méritée, et va falloir t'habituer, parce que j'ai failli te perdre une fois à cause d'une pute connasse sale meuf de merde et je laisserai plus jamais rien passer, je vais être intransigeante, et en plus tu sais quoi, tu as pas intérêt à te plaindre, à en dire quoique ce soit, non mon gars, tu vas pas te plaindre et tu vas subir ça, en faisant tout ce qu'il faut pour me rassurer, et tu accepteras mes crises de jalousie parce que c'est de ta faute si je suis comme ça maintenant.

On a discuté, il m'a calmée, on s'est embrassés, il a voulu que je reste près de lui pendant qu'il dort, mais je suis redescendue boire du whisky avec les voisins qui n'ont rien compris.

On a beaucoup ri, comme toujours.

Fini à 5h du matin, dormi quelques petites heures et on a remis ça, fallait finir les restes de bouffe (pas d'alcool, y en avait plus), avec une bonne pétanque.

Les choses avancent.

Peut-être bien que j'avance moi aussi.

J'apprends à accepter ma colère, ma noirceur, mes idées sombres parfois.

J'apprends à ne plus être dans l'idéal et à essayer d'être sereine quand même.

L'hypnose m'aide.

J'ai eu une période avec beaucoup d'angoisses, de mort-maladie en boucle. Invivable. Chaque mot que j'entendais, chaque sensation ressentie par moi ou par Monsieur Na, mettait en marche la machine à angoisses. C'est insupportable cette sensation de ne plus pouvoir respirer correctement. D'être persuadée que je vais mourir, là tout de suite, dans la nuit, dans le mois, ou que lui va mourir, tomber malade gravement. L'impression d'être en hyper vigilance permanente. D'interpréter tout signe comme la preuve que c'est bien ça.

Quand les vacances sont arrivées, je n'étais pas vraiment heureuse de ce repos. Encore en stress. Les premières semaines, j'ai été dans une sorte de tourbillon : je bossais beaucoup (lectures pour l'an prochain), je ne sortais pas la tête de mes bouquins. Le boulot ça marche vachement bien pour ne pas se retrouver seul face à soi-même. La deuxième semaine, j'ai eu des moments de flottement, je n'arrivais plus à me concentrer. Et là, les angoisses étaient en mode furie, déferlement. Jusqu'à ce que je n'en puisse plus, et que j'appelle mon hypnothérapeute. J'avais eu le déclic un peu avant déjà, en voyant que je prenais un tas de médicaments : contre les allergies, contre l'asthme, contre le reflux. Comme si mon corps en avait vraiment besoin, alors que je crois bien que non.

Je suis donc allée la voir, et depuis j'ai des exercices à faire.

Je me fais ma petite séance d'auto-hypnose quotidienne.

Parfois sur la colère, parfois sur les phobies, parfois sur le stress. En théorie, je devrais faire ça dans un lieu ouvert, en pleine nature. Mais je n'y arrive pas, c'est trop compliqué de lâcher prise en public. Je suis supposée faire ça dans un lieu ouvert connecté à la nature, histoire de me réconcilier avec l'environnement, ne plus en avoir peur. Je suis allée dans mon petit coin de nature préféré, au bord de l'eau, et j'ai bien cru que j'allais y arriver, mais non, trop difficile. Je n'arrivais pa sà garder les yeux fermés et à me concentrer. Du coup j'ai trouvé sur le net des séances très bien faites par un psy, des séances d'hypnose qui ciblent tel ou tel problème.

Et je les fais dans mon salon, quand je suis seule. Ca marche bien, j'en ressors toujours apaisée. Et j'ai commencé à en sentir les effets sur ma phobie des oiseaux, hé ouais, je n'ai plus peur des oiseaux, c'est incroyable! Il faudrait que je fasse un truc un peu spectaculaire genre le spectacle des oiseaux au zoo, pour m'en assurer vraiment, mais j'ai déjà eu deux expériences, deux moments où normalement, typiquement j'aurais flippé et là, rien.

J'ai pu évacuer une partie de ma colère aussi sous hypnose. Et l'ancrage me permet de calmer mes peurs quand elles surviennent. J'avance, tout doucement. Même si je ne suis pas guérie.

Monsieur Na est en vacances depuis deux semaines. La première semaine, on était à la maison, on s'est occupés des trucs courants, genre ménage, papiers etc. Et puis on a pas mal vu les voisins aussi. On a eu du monde à déjeuner, son frère, mon père et ma soeur pour son anniversaire. Une journée en Bretagne aussi avec sa famille d'accueil, c'était chouette.

On a aussi enfin commencé à poser notre crédence dans la cuisine.

Deuxième semaine, départ pour l'Auvergne, avec une route en deux fois : 3heures de trajet le vendredi jusqu'à Romorantin puis re-3heures le lendemain pour le Cantal. Enfin en théorie on aurait dû mettre 3 heures le samedi, c'était compter sans le GPS Google Maps, qui nous a bien amenés sur un chemin qui s'apelait "Le Jagounet", comme prévu, MAIS pas dans le bon village. Nous voilà donc embarqués sur une route trop étroite pour pouvoir faire demi-tour et qui, petit à petit, se transforme en chemin de terre puis en caillasses avec des roches grosses comme ma tête, suffisamment en pente pour faire du ski, puis carrément en forêt. Perdu 1h30 dans la forêt, complètement perdus, sans réseaux, sans téléphone, sans GPS, sans aucune idée de l'endroit où on est, et surtout, impossible de faire demi-tour sans risque de foutre la voiture dans le ravin ou de lui exploser le moteur à cause des caillasses de fou sur le chemin. A un moment, on arrête la voiture et on descend. J'essaie d'appeler le gérant des Chalets, mais bien entendu aucun réseau.

nous voilà donc tous les deux paniqués. Monsieur Na paniqué pour sa voiture, qui risque de ne pas tenir le coup. Et moi, paniquée parce que j'ai peur de mourir là.

Voilà voilà!

On finit par trouver un chemin, le prendre en mode "pari de la dernière chance". Et on a fini par retrouver une route correcte puis une maison habitée, on a demandé notre chemin et on a fini par trouver notre chalet, avec 1h30 de retard, épuisés, stressés.

En arrivant, pas de réseau, ni téléphone ni internet. Il y a bien le wifi mais les codes donnés pour y accéder ne fonctionnent pas. Les chalets sont sublimes, isolés dans le fin fond d'une prairie immense entourée de forêts. Personne aux alentours. Pas un bruit, sauf celui du petit ruisseau qui coule en contrebas. La première nuit est compliquée, Monsieur Na n'arrive pas à se détendre, et sa tension déteint sur moi, qui ne suis déjà pas bien rassurée par l'absence de lien avec le monde moderne. Bon Diou que je suis une vraie citadine. Qu'est-ce que je fous là, merde. D'habitude, je pars en Bretagne, à la mer, dans des villes, des lieux où il y a des gens, qu'est-ce que je suis venue foutre ici, dans le trou du cul du monde, certes c'est joli mais putain l'angoisse!!!!

Ma cité populaire bruyante me manque, les motos me manquent, le bruit du tram me manque.

Peu dormi donc.

Le dimanche, nous reprenons la route pour aller faire des courses dans la "ville" la plus proche, à environ 20 minutes de route, en pleine montagne. Monsieur Na est toujours flippé pour sa voiture, il craint d'avoir endommagé le moteur ou quelque chose du dessous.

Et nous regrettons de ne pas avoir pris la mienne plutôt, car la sienne a un moteur tout pourri, elle n'avance pas, et galère dès qu'il y a une petite montée. Alors t'imagines, en Auvergne, en pleine montagne, bah on se retrouve en seconde dans les montées quoi.

Ce qui n'aide pas Monsieur Na à se détendre, lui qui est si flippé de nature pour sa précieuse bagnole.

Bref, le fait de voir du monde, d'être dans ce qui ressemble plus à une ville, avec un magasin, des gens, nous détend et nous arrivons enfin à nous poser et à nous sentir bien dans notre lieu de vacances. La semaine se passe bien, entre découvertes culinaires et belles balades. Quelques journées de farniente aussi quand il fait trop chaud, en mode baignade dans les lacs de montagne, pédalo, bronzette.

Quelques émotions fortes, notamment au Puy Mary, un col de montagne à environ 1700 mètres d'altitude. Je suis émue par la splendeur, la force, la majesté du lieu. Je n'avais jamais vu ça.

Monsieur Na s'est détendu, mais il ne dort toujours pas bien.

Nous sommes rentrés vendredi soir. La route, tranquille. J'ai toujours aimé rouler avec Monsieur Na.

Samedi, ma mère et mon beau-père sont venus prendre le café à la maison, histoire de récupérer tout le fromage qu'on leur avait ramené. Un chouette moment.

On a émis l'idée de partir tous les 4 pour Noël, pas trop loin, de louer une petite maison, et de se faire un Noël tout simple en petit comité. On passe des supers moments tous les 4, on s'entend bien.

J'ai un peu peur que ma soeur réagisse mal, qu'elle ne soit pas contente qu'on parte sans elle, qu'on fasse Noël sans elle et en même temps c'est impossible d'imaginer qu'elle parte avec nous, avec son fils et son nouveau mec. Ce type, c'est pas que je l'aime pas, mais euh, ben presque quoi. Il la ramène tout le temps, sur l'argent, sur ses compétences sur tout ce qu'on peut imaginer. "Ah ben j'espère bien que tu les aimes les perles que je t'ai offertes, vu le prix que je les ai payées" " Les lasagnes, de toutes façons, je les fais mieux que toi et ton père je suis sûr" " moi j'ai vu des gens célèbres plein de fois, machine, machin, bidule et blablabla".

Il est en permanence en mode "concours de quéquettes". On n'a pas du tout les mêmes valeurs, les mêmes idées. Il est aussi hyper maniaque, du genre si on part de chez lui à 3heures du matin, il va faire tout le ménage, la vaisselle, l'aspirateur avant d'aller se coucher, et ne supporte pas le moindre truc qui traîne.

Insupportable pour moi!

C'est bizarre, parce que ma soeur pourtant quand elle l'a rencontré, me l'a vendu en disant "Vous allez l'adorer, il est exactement comme Monsieur Na, il lui ressemble trop". Euh, comment te dire : no way!! Pas du tout!!! Jamais!!!

Bref, du coup on a un peu de mal avec lui, même si ça va mieux avec le temps. Après tout, il rend ma soeur heureuse donc c'est ce qui compte comme on dit.

Mais du coup on n'imagine même pas partir avec eux en vacances. Et je reconnais que cette année on avait même envie de partir juste tous les deux pour fêter Noël en amoureux, dans le calme.

Enfin bon on verra bien. Dimanche, donc repos gueule de bois, puis pétanque et retour d'apéro avec les voisins.

Lundi, on est allés déjeuner chez mon père, que décidément on n'aura jamais autant vu qu'en trois semaines! Il était de bonne humeur, très chouette. Même s'il n'écoute pas ce que je lui raconte et qu'il m'interrompt tout le temps pour me parler de ses trucs à lui.

Mais quand même, un bon moment.

Aujourd'hui, on est allés en ville (en bus ouf la ville moderne!! ^^ ) voir une amie qui n'allait pas très bien. La gynéco lui a annoncé hier soir qu'elle avait un truc moche au niveau de l'utérus. Le dépistage a permis de mettre ça en évidence, ils vont lui enlever un bout d'utérus et elle sera sauvée. Mais elle n'avait pas le moral, on a donc passé un moment avec elle. Et déjeuné au Bagelstein, je n'avais jamais goûté les bagels c'est bon!!

Puis shopping en ville pour moi, et suite de la pose de la crédence pour mon mari.

Je crois d'ailleurs qu'il me prépare une surprise pour mon anniversaire la semaine d'après. Chouette j'ai hâte.

Je ne sais pas s'il se souvient qu'il m'avait dit qu'il s'occuperait de préparer quelque chose pour nos 1 an de mariage le 13. On sera à Noirmoutiers, en mode romantique face à la mer.

Nous partons jeudi, ah tiens c'est déjà après-demain, pour 4 jours dans un très bel hôtel.

J'espère que ce sera un beau moment.

Comments

[Gaia]

Ah ben nous on l'a vu passer le temps sans tes articles, c'était troooop long ☺ Mais c bien de vivre aussi un peu ☺ Bonne suite de vacances 😉